L’offre de formation est aujourd’hui pléthorique ! La nouvelle application du compte professionnel de formation en regroupe plus de 100 000 et on compte près de 68 000 organismes de formation en France. La question principale est donc la suivante : comment choisir sa formation ? Quels sont les critères de réussite d’une formation ? En accompagnant les entreprises dans le choix de leurs formateurs, nous avons construit une véritable grille d’évaluation. Nous vous partageons aujourd’hui les critères ayant le plus d’impact sur l’efficacité d’une formation.
1) On choisit un formateur autant qu’une formation
Il n’a jamais été aussi facile de trouver de la connaissance : articles, podcasts, vidéos, tutoriels, MOOCs… Pourtant cette profusion d’information n’assure pas la maîtrise des compétences. Le rôle du formateur est de donner sens et structure à cette information facilement accessible et de l’intégrer à un processus pédagogique adapté qui aboutisse à un apprentissage rapide et durable.
Le formateur n’est donc plus seulement là pour transmettre de l’information mais pour construire les conditions pour que cette information soit comprise et mémorisée. De plus la légitimité du formateur et sa connaissance du sujet sont des éléments très importants pour faciliter l’apprentissage
2) On apprend mieux lorsque le contenu est parfaitement adapté
L’un des premiers critères de réussite d’une formation est qu’elle soit adaptée aux besoins du salarié. Pour que cette personnalisation soit réussie, il faut que le contenu soit :
- Adapté au besoin,
- Délivré au bon moment,
- Délivré aux bonnes personnes,
- Adapté dans sa modalité.
On retrouve cette tendance à la personnalisation au niveau des modalités de formations. Par exemple lors de formations en présentiel, avec une plus forte adaptation des intervenants et un temps dédié à la co-construction. C’est aussi une tendance qu’on retrouve au niveau du e-learning, notamment avec l’adaptative learning, une modalité pédagogique qui s’adapte au rythme d’apprentissage de l’utilisateur.
Les formations sur-mesure apportent une véritable valeur ajoutée
3) On apprend en agissant
L’action a de nombreuses vertus, elle permet notamment d’ancrer l’apprentissage mais également de stimuler l’attention. Il a notamment été prouvé que l’on apprend mieux en s’amusant, en expérimentant. C’est pourquoi il est intéressant de privilégier des approches qui mettent à contribution les participants, via notamment des serious games, des ateliers pratiques, etc.
Deux principales méthodes se distinguent :
– La méthode « démonstrative » : le formateur montre l’exemple, puis c’est au stagiaire d’appliquer.
– La méthode « découverte » : le stagiaire commence, le formateur crée le cadre, donne les consignes, accompagne, guide et encourage.
4) On apprend en échangeant en groupe
Au-delà de l’action, la verbalisation est un élément important (on retient 80% de ce qu’on dit et 10% de ce qu’on lit). Partager lors d’une formation permet de formuler et conceptualiser ses idées, mais aussi de les confronter, les enrichir et les affiner par l’échange avec les autres participants.
Le formateur a donc également un rôle clé d’animateur. Il doit créer et gérer les espaces de dialogue, les cadencer avec les phases d’action pour alterner entre des moments d’échange et de mise en pratique. Il s’agit alors de réussir à canaliser les échanges dans les espaces de parole pour s’assurer que chaque participant avance dans sa réflexion.
Echanger et résoudre des problèmes en groupe est un excellent moyen d’ancrer l’apprentissage
5) On apprend avec un projet d’apprentissage
Il est plus facile d’apprendre quand on a un objectif. Cela peut être lié à une promotion, une mutation, un projet à lancer… l’objectif permet d’ancrer la formation dans la réalité. L’envie de se former n’est pas souvent suffisante, elle reste trop abstraite. Alors que voir le sens concret de la formation permet non seulement d’augmenter la motivation mais également d’accélérer l’apprentissage car ce dernier est orienté vers une mise en pratique.
Plus encore, rendre le stagiaire acteur de sa formation, en lui faisant fixer ses objectifs par exemple, est un excellent moyen de le responsabiliser et l’inclure dans l’enjeu de réussite.
Concrètement, ça veut dire quoi ?
– Favoriser un moment de réflexion personnelle et d’énonciation de ses objectifs.
– Expliciter les intentions pédagogiques d’une formation, cela va pouvoir servir de guide au stagiaire tout au long de la formation.
-Aller encore plus loin, et construire une pédagogie non pas par objectifs mais en mode projet : cette fois c’est au stagiaire de construire son projet de formation et le formateur n’est qu’une ressource et un assistant, un guide qui va conduire d’une étape à l’autre.
6) On apprend mieux si on s’engage à agir
La fin d’une formation correspond à l’ouverture d’une étape clé dans le processus d’apprentissage : la phase de mise en pratique et d’appropriation du savoir ou des compétences. Il est indispensable de favoriser l’activité du stagiaire après la formation. En effet, c’est ainsi que le pont va se faire entre la situation d’apprentissage et la réalité. Si la transition n’est pas assez préparée, une formation peut n’avoir aucun effet.
Concrètement, ça veut dire quoi ?
– Inviter le stagiaire à proposer des exercices pratiques d’application à réaliser post-formation, et que ce dernier choisisse ceux qu’il s’engage à réaliser.
– Mettre les stagiaires en situation d’analyse de leur expérience : au-delà de l’action, il est intéressant d’étudier les expériences vécues pour comprendre le chemin qui a été parcouru et ainsi dresser les prochaines étapes.
– Favoriser les pédagogies co-actives après la formation : inciter des groupes à prolonger l’exercice, notamment dans des dynamiques de co-développement.
7) On apprend mieux si un suivi est réalisé
Le suivi est presque aussi important que la formation elle-même. Le point précédent a montré l’importance de s’engager à agir, si parfois c’est suffisant, il est souvent nécessaire de réaliser un suivi. Voici les questions qui peuvent être intéressantes à creuser :
– Qu’as-tu changé suite à la formation ? Ton quotidien a-t-il été impacté ? Si oui, comment ?
– Avec qui as-tu partagé ?
– Tu t’étais engagé à cette action, as-tu pu la réaliser ?
– As-tu prolongé l’action d’apprentissage par tes propres moyens (lectures, nouveaux objectifs, demande de nouvelles formations…) ?